Politique du médicament en France : L’UFC Que Choisir et l’AFD demandent une réforme « de toute urgence »
Dans la perspective de la remise du rapport de l’IGAS sur le Mediator®, l’UFC-Que Choisir et l’Association Française des Diabétiques ont dénoncé jeudi « les nombreuses failles du système français de mise sur le marché et de suivi du médicament ». Elles réclament une généralisation du débat et formulent 4 propositions « pour éviter tout nouveau drame sanitaire ».
Alors que l’Inspection Générale des Affaires Sociales (IGAS) s’apprête à rendre un rapport d’étape sur le Mediator® au ministre de la Santé, l’UFC-Que Choisir a déposé hier une plainte contre X pour homicide et blessures involontaires, mise en danger de la vie d’autrui et tromperie sur la marchandise. Afin d’éviter tout nouveau drame sanitaire, les deux associations exigent des mesures concrètes pour une réforme du processus de mise sur le marché et de suivi des médicaments autour de quatre idées forces.
En premier lieu, « limiter le pouvoir de l’industrie pharmaceutique dans la chaîne de décision en réformant le système européen d’autorisation de mise sur le marché des produits de santé pour que le financement des agences ne dépende plus des demandes d’AMM donc des laboratoires, en gérant de manière plus efficace les conflits d’intérêts et en contrôlant les communications des laboratoires adressées aux médecins ».
Deuxième proposition, « contrôler et encadrer plus efficacement les pratiques de prescriptions médicamenteuses », en renforçant les liens entre l’Afssaps et les médecins et en créant un corps de visiteurs médicaux indépendants sous l’égide de la Haute Autorité de Santé.
Troisième idée, « clarifier les prérogatives des structures sanitaires et leur coordination afin que les responsabilités ne soient plus diluées. Et améliorer la transparence dans les règles de prises de décision en donnant accès aux études analysées par les commissions en publiant les positions minoritaires et en imposant aux directions administratives de motiver leurs décisions quand elles ne suivent pas les recommandations des experts ».
Enfin les associations souhaitent « renforcer et valoriser la pharmacovigilance », en renforçant les moyens financiers affectés à la pharmacovigilance et en réformant le dispositif de remontée des effets indésirables, en internationalisant les processus d’alerte. Mais aussi, elles demandent « un droit d’alerte et d’interpellation en cas de repérage de signaux problématiques sur un médicament, dans ce domaine également la démocratie sanitaire doit s’exercer ».
Source : UFC Que choisir