Médicament: le Leem dénonce une réforme qui menace « l’accès à l’innovation thérapeutique et l’emploi en France »
L’organisation professionnelle des entreprises du médicament a pris acte lundi du projet de réforme présenté par Xavier Bertrand en Conseil des ministres. Si le Leem souscrit « sans réserve » aux mesures liées à la sécurité sanitaire, à la protection des patients ainsi qu’à la transparence des liens d’intérêts, il dénonce en revanche la « mise en place de procédures destinées à freiner l’accès des patients aux nouveaux médicaments, et l’interdiction de la visite médicale individuelle à l’hôpital, qui menace directement l’emploi de milliers de personnes ».
« En déconnexion totale avec toute considération de sécurité sanitaire et de protection des patients, certaines mesures de ce projet de réforme de la politique du médicament sont de nature à durcir radicalement les règles d’accès au marché des nouveaux médicaments et à leur prise en charge », estime le Leem dans un communiqué qui dénonce « derrière une intention vertueuse », « un plan de maîtrise des dépenses de santé qui ne dit pas son nom ».
Une « perte de chances » pour les patients
A titre d’exemple, Le Leem indique que « les restrictions concernant les ATU (Autorisations temporaires d’utilisation) empêcheront de nombreux malades atteints de pathologies lourdes d’accéder à des médicaments en cours de développement, susceptibles d’apporter une réponse thérapeutique efficace quand toutes les solutions ont échoué, notamment dans le traitement des cancers ».
« De graves menaces sur l’emploi »
Les Entreprises du Médicament déplorent que la visite médicale » fasse une nouvelle fois l’objet de mesures stigmatisantes ». « La défiance de l’Etat est d’autant moins justifiée que cette profession est entrée depuis plusieurs années dans une démarche volontariste d’amélioration de ses pratiques », souligne le Leem qui rappelle que « la France est le seul pays au monde à avoir associé les pouvoirs publics et l’industrie autour d’une charte de la visite médicale ». C’est aussi le seul pays dans lequel la visite médicale fait l’objet d’une certification par les autorités. Inscrite dans une mutation profonde de son exercice, cette profession très encadrée a connu ces cinq dernières années une baisse de 24 % de ses effectifs. « Entraver davantage les conditions de son exercice en proscrivant le principe d’un entretien individuel avec un médecin confirme la suspicion pesant sur les médecins et l’industrie pharmaceutique et fragilisera encore davantage l’emploi », prédit l’organisation professionnelle.
« Un coup dur porté à l’attractivité et la compétitivité françaises »
Enfin, Le Leem « s’alarme d’une politique visant systématiquement à alourdir les contraintes pesant sur l’industrie du médicament, et à bousculer le cadre juridique de son activité » et dénonce notamment « les déclarations visant à taxer les entreprises du médicament pour financer la formation continue des médecins ». « Dans un contexte de grande concurrence entre les pays, ce type de mesures comporte un risque réel : celui de provoquer des mouvements de délocalisations ou de détourner les investissements vers d’autres régions du monde », prévient l’organisation.
Source : Leem