Presse médicale : la HAS propose des bonnes pratiques éditoriales et des critères de qualité
Dans le cadre de son rôle d’information des professionnels de santé, la Haute Autorité de Santé (HAS) a publié mercredi le résultat de sa réflexion sur la qualité de la presse médicale française, reposant sur l’identification de bonnes pratiques et de critères de qualité. Trois axes de qualité ont été retenus portant sur la transparence, l’indépendance et l’éthique éditoriale.
Alors que le secteur de la santé est confronté à la nécessité de garantir plus de transparence et de réaffirmer sa fiabilité, la presse médicale elle aussi, connaît une période de mutation profonde : érosion de la presse écrite et expansion du numérique, chute du marché publicitaire des industriels du médicament, remise en cause de la loyauté des informations diffusées …
« Près de 200 titres de la presse médicale, c’est-à-dire journaux d’informations médicales et professionnelles, revues de formation médicale continue ou revues académiques de recherche concourent aux besoins d’information, de formation, de publication scientifique des différents acteurs de la santé. Or, cette presse médicale est soumise à un environnement en mutation et doit répondre à une exigence de qualité qui devient un enjeu partagé par l’ensemble des acteurs du secteur (lecteurs et chercheurs, rédactions, agences sanitaires et acteurs publics, professionnels de santé) », souligne la HAS.
De nombreux dispositifs de régulation mais des pratiques non homogènes
Plusieurs dispositifs de régulation existent qu’ils soient spécifiques ou non à la presse médicale : lois, règlements, chartes et engagements volontaires pour les éditeurs, les annonceurs, les rédacteurs ou les auteurs.
En dépit de leur existence, la HAS a constaté des « pratiques non homogènes » : manque de fiabilité des chiffres de diffusion, porosité potentielle entre annonceurs et contenu rédactionnel, non-déclaration des liens d’intérêts, absence fréquente d’affichage des procédures de fonctionnement et des chartes éditoriales …
Pour guider les bonnes pratiques, la HAS propose des outils et critères organisés autour de 3 grands axes :
– la transparence :
• affichage systématique des déclarations d’intérêt des auteurs, des comités de rédaction, de toute personne ayant une responsabilité éditoriale,
• transparence des procédures éditoriales en particulier les modalités de relecture des articles,
• transparence des sources de financement des recherches publiées ;
– l’indépendance éditoriale de la rédaction par rapport aux influences possibles des annonceurs mais également indépendance par rapport notamment aux éditeurs ;
– l’éthique éditoriale, c’est-à-dire le respect de certaines règles de publication (citation des sources, qualité d’auteur, …) et de l’expression des courants de pensée, l’engagement à respecter les recommandations internationales existantes en la matière : ICMJE [1], codes du COPE [2], documents disponibles en français.
La liste des critères identifiés par la HAS est accessible dans le rapport complet et dans sa synthèse de 4 pages.