Réforme du médicament : la Mutualité Française restera vigilante sur la mise en application des mesures
La Mutualité Française, qui fédère la quasi-totalité des mutuelles santé en France, a pris acte « avec satisfaction » de l’intention des pouvoirs publics de réformer le système du médicament. Néanmoins, elle prévient qu’elle restera vigilante sur sur l’adoption et la mise en application effective des mesures annoncées hier par Xavier Bertrand lors de la présentation de la réforme.
« afin d’éviter qu’un nouveau drame sanitaire ne se reproduise, il est indispensable d’instaurer une frontière, d’une étanchéité absolue, entre la politique industrielle et la politique sanitaire du médicament. C’est ce qui doit permettre le meilleur usage des médicaments au meilleur coût et favoriser l’innovation réelle, celle qui apporte un vrai progrès thérapeutique », estime Etienne Caniard, Président de la Mutualité Française.
A la suite de la publication du 1er rapport de l’Inspection Générale des Affaires Sociales (IGAS) en janvier dernier, la Mutualité Française avait publié dès le mois de mars une série de 10 propositions pour une politique du médicament indépendante des politiques industrielles dont un certain nombre sont reprises dans les mesures de la réforme, notamment :
– redonner du sens à l’autorisation de mise sur le marché (AMM) dans l’intérêt des patients en y intégrant l’exigence du progrès médical,
– considérer le hors AMM comme l’exception, renforcer la régulation pré et post-AMM en développant la pharmacoépidémiologie et en rénovant le dispositif de pharmacovigilance,
– développer une information médicale indépendante par la création d’un site public de référence et le renforcement du contrôle de la publicité.
Dans un communiqué, la Mutualité Française regrette toutefois que les mesures n’envisagent pas une plus grande mobilisation des professionnels de santé, notamment par l’ouverture des politiques conventionnelles à la santé publique. Elle déplore également que la dénomination commune internationale (DCI) ne soit pas reconnue plus largement comme un langage qui renforce la sécurité sanitaire des patients et concoure à l’amélioration des bonnes pratiques de prescription. Enfin, elle s’interroge sur le fait qu’aucune mesure n’évoque une réforme du service médical rendu et de la politique de prix des médicaments.
Source : Mutualité Française