Réforme de l’hôpital : pour Roselyne Bachelot, une crise grave menace les établissements
Interviewée dimanche par Le Parisien, Roselyne Bachelot prévient : « si nous ne réformions pas l’hôpital, il s’enfoncerait dans une crise grave ». Au sujet des déserts médicaux, la ministre appelle les médecins libéraux « à ouvrir les yeux » et leur propose « une stratégie du gagnant-gagnant. »
Interrogée par le quotidien sur son projet de loi « hôpital, patients, santé et territoires » présenté mardi aux députés, Roselyne Bachelot prévient que sans réforme l’hôpital risque de s’enfoncer « dans une crise grave ». Selon la ministre de la Santé, « l’hôpital doit affronter les extraordinaires mutations que nous vivons : le vieillissement de la population, les évolutions technologiques et les progrès de la médecine, les évolutions sociétales, des patients comme des professionnels de santé. »
Par ailleurs, Roselyne Bachelot estime que sa réforme sera une réussite si elle parvient à « désengorger les urgences en assurant une vraie permanence des soins, si les déserts médicaux reculent, si tous les malades d’Alzheimer sont mieux pris en charge, si, à toute heure du jour et de la nuit, lorsque votre enfant est malade, vous trouvez un médecin, si les patients trouvent une offre de soins aux tarifs remboursés par la Sécurité sociale dans toutes les parties du territoire. »
« Une tentation » pour « des mesures coercitives »
Interrogée sur le négociations conventionnelles en cours portant notamment sur la désertification médicale, Roselyne Bachelot appelle les médecins libéraux à « ouvrir les yeux ». La ministre prévient : « les problèmes sont réels, et devant l’apparition de déserts médicaux, y compris dans les zones périurbaines, il y a une vraie tentation, dans l’opinion, de mesures directives, coercitives. Si l’on s’y prend bien et à temps, elles ne seront pas nécessaires ».
« Une stratégie du gagnant-gagnant »
La ministre entend ainsi proposer aux médecins « une stratégie du gagnant-gagnant » qui « respecte la liberté du professionnel libéral pour un meilleur service du patient » et cite pour exemple la création de maisons de santé pluridisciplinaires. « Ainsi un médecin saura-t-il que, s’il va dans telle région, il aura des structures pour l’épauler et des aides pour l’accompagner. », précise la ministre pour qui des « solutions opérationnelles » sont nécessaires, « mais dans le respect de la liberté d’installation. »