Résultats : Roche reste prudent pour 2011
En 2010, le groupe Roche affiche un chiffre d’affaires consolidé en monnaies locales stable, à 47,5 milliards de francs (-3% en francs; 1% en dollars US). La bonne croissance sous-jacente des deux divisions a compensé le recul attendu des ventes de Tamiflu ainsi que l’impact des réformes de santé et des mesures d’austérité. Sans Tamiflu, les ventes ont progressé de 5% en monnaies locales. Les ventes de la division Pharma représentent 78% du chiffre d’affaires consolidé, celles de la division Diagnostics y contribuant à hauteur de 22%.
Division Pharma
Les ventes de la division Pharma affichent une baisse de 2% en monnaies locales, à 37,1 milliards de francs. Sans Tamiflu, la croissance en monnaies locales a été de 5%, c’est-à-dire supérieure à celle du marché. La demande des anticancéreux Avastin, MabThera/Rituxan, Herceptin, Xeloda et Tarceva a continué de fortement progresser. Actemra/RoActemra contre la polyarthrite rhumatoïde, Mircera contre l’anémie et Lucentis en ophtalmologie ont également été d’importants moteurs de croissance. Les ventes d’Actemra, désormais lancé dans quelque 50 pays y compris les Etats-Unis, l’Union européenne et le Japon, se sont élevées à 397 millions de francs en 2010. Ces facteurs positifs ont permis de compenser dans une large mesure le repli marqué et attendu des ventes de Tamiflu, le recul enregistré par CellCept suite à l’expiration de son brevet en mai 2009 ainsi que l’impact de la réforme de la santé aux Etats-Unis, des mesures d’austérité en Europe et des baisses de prix décrétées au Japon.
Le pipeline de produits en phase avancée de développement compte douze nouvelles entités moléculaires, dont six sont appelées à devenir des traitements personnalisés grâce à des tests compagnons. Le RG7204, molécule personnalisée de Roche, montre au stade expérimental un bénéfice en termes de survie dans le traitement du cancer de la peau avancé. Quatre nouvelles entités moléculaires sont entrées en phase avancée de développement clinique: le lebrikizumab (asthme), MetMab (cancer du poumon), le RG7128 (hépatite C) et l’ocrelizumab (sclérose en plaques).
Roche a pris la décision d’arrêter le développement du taspoglutide pour le traitement du diabète de type 2 et de restituer le produit à Ipsen.
Division Diagnostics
Les ventes de la division Diagnostics ont progressé de 8% en monnaies locales, à 10,4 milliards de francs, soit significativement plus rapidement que le marché; la croissance de la division a été impulsée par les unités Professional Diagnostics et Diabetes Care. La marge d’exploitation rapportée aux activités de base affiche une hausse substantielle de 3,8 points, à 21,1%.
Parmi les évènements de la période, cinquante tests et instruments ont été lancés sur des marchés clés.L’analyseur modulaire cobas 8000 a été commercialisé aux Etats-Unis; ce nouveau module pour tests immunologiques permet aux grands laboratoires de pleinement consolider leur ligne Sérum. Enfin, l’étude clinique ATHENA a démontré la haute valeur médicale du test cobas 4800 HPV dans le dépistage du cancer du col de l’utérus; ce test détecte les génotypes à haut risque 16 et 18 du papillomavirus humain.
« Le groupe affiche un résultat solide, malgré un contexte de marché de plus en plus exigeant. Sans Tamiflu, la division Pharma affiche une croissance supérieure à celle du marché. La division Diagnostics a poursuivi sur sa forte lancée en progressant significativement plus rapidement que le marché. Les douze nouvelles entités moléculaires innovantes que compte notre pipeline pharmaceutique de stade avancé forment une base solide pour les succès futurs de l’entreprise. Six de ces candidats médicaments sont développés pour des sous-populations spécifiques de patients, dans le but de faire avancer la médecine personnalisée dans des domaines thérapeutiques clés tels que le cancer et l’asthme. » , déclare Severin Schwan, CEO du groupe Roche, à propos du résultat consolidé de 2010.
Perspectives 2011
En 2011, les ventes de Pharma et du groupe (sans Tamiflu) devraient augmenter, en monnaies locales, dans la partie basse de la plage à un chiffre du fait de l’impact de la réforme de santé aux Etats-Unis et des mesures d’austérité en Europe. Les ventes de Pharma devraient ainsi progresser au même rythme que le marché.
En 2011, les ventes de la division Diagnostics devraient de nouveau afficher une hausse significative, supérieure à celle du marché, grâce au lancement continu de nouveaux produits dans toutes les unités d’affaires. Malgré des conditions de marché de plus en plus difficiles et l’introduction d’un impôt indirect à la consommation aux Etats-Unis, Roche table, pour 2011, sur une augmentation du bénéfice par titre rapporté aux activités de base dans la partie haute de la plage à un chiffre, à taux de change constants. Roche prévoit également d’accroître le dividende sur la base du bénéfice par titre rapporté aux activités de base. S’appuyant sur son important flux de trésorerie disponible lié aux activités opérationnelles, Roche entend réduire progressivement son endettement et revenir à une trésorerie nette positive en 2015.
Le 17 novembre 2010, le groupe a annoncé les plans d’implémentation de son initiative Operational Excellence, qui vise à adapter la structure des coûts à un contexte de marché de plus en plus exigeant et à engendrer des gains significatifs en termes d’efficience et de productivité. L’initiative devrait générer des économies de l’ordre de 1,8 milliard de francs dès 2011, puis de 2,4 milliards de francs en 2012 et au-delà. Sa mise en oeuvre devrait être en grande partie achevée fin 2012. Les dépenses de restructuration engagées à cette fin par Roche de 2010 à 2012 devraient s’élever à 2,7 milliards de francs. L’implémentation des mesures de restructuration a déjà engendré des coûts importants durant l’exercice sous revue; ces coûts, de 1,3 milliard de francs en 2010, concernaient en particulier des indemnités de départ et des minorations de valeurs d’actifs immatériels. Ils se sont répartis entre la division Pharma et la division Diagnostics à hauteur de respectivement 1,2 milliard et 0,1 milliard. Environ 40% des dépenses sont sans effet sur la trésorerie, car ils concernent pour la plupart des minorations d’immobilisations corporelles et d’actifs immatériels.
Source : Roche