Roche va supprimer plus de 4800 emplois
Le groupe pharmaceutique suisse, numéro un mondial de la biotechnologie, vient d’annoncer la mise en oeuvre de l’initiative «Operational Excellence». Objectif : générer des économies de coûts de l’ordre de 2,4 milliards de francs suisses par an. Roche va ainsi supprimer environ 4800 emplois au plan mondial, ce qui représente environ 6% de l’effectif total. La mise en oeuvre de ce plan s’étendra sur 2011 et 2012.
Roche a annoncé aujourd’hui les mesures qui seront prises au niveau du groupe dans le cadre de l’initiative «Operational Excellence» annoncée en septembre. Cette initiative a pour toile de fond la pression accrue sur les prix que connaît le domaine de la santé – en particulier aux Etats-Unis et en Europe – ainsi que les exigences croissantes concernant l’homologation et le pricing des nouveaux médicaments. Roche s’attend à un contexte de prix de plus en plus difficile, notamment en Europe et aux Etats-Unis.
Le groupe pharmaceutique suisse souhaite donc « adapter sa structure de coûts à un contexte de marché de plus en plus exigeant et de réaliser des gains d’efficience et de productivité significatifs. » «Ces mesures sont nécessaires pour garantir durablement les résultats de Roche. Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour trouver des solutions socialement responsables pour les collaborateurs concernés.», a indiqué Severin Schwan, CEO du groupe Roche dans un communiqué.
L’initiative entraînera dans les deux prochaines années, la suppression d’environ 4800 emplois à l’échelle du groupe, ce qui représente environ 6% de l’effectif total du groupe, qui est actuellement d’environ 82 000 collaborateurs. Cette réduction pourra s’opérer en partie par le biais des fluctuations ordinaires. Aux suppressions planifiées s’ajouteront environ 800 transferts de postes vers d’autres sites Roche et environ 700 transferts de postes vers des entreprises tierces. Ce sont donc, au total, environ 6300 emplois qui sont concernés par l’initiative.
La division Pharma est la plus impactée
La majeure partie des suppressions de postes aura pour cadre la division Pharma et, au sein de celle-ci, l’organisation mondiale de vente ainsi que le réseau de production. Les suppressions prévues dans l’organisation mondiale de vente et de marketing concernent environ 2650 postes. Elles ont pour principale raison les revers de l’antidiabétique taspoglutide, précédemment annoncés, ainsi que les adaptations structurelles qui en découlent au niveau des organisations de vente (pour la médecine générale), principalement aux Etats-Unis et en Europe.
Dans le domaine de la production, les gains d’efficience et de productivité conduiront à réorganiser au sein du réseau mondial certaines activités en Californie (Etats-Unis), à Mannheim (Allemagne) ainsi que sur d’autres sites de production, d’où la suppression d’environ 750 postes. Roche cherche en outre des acquéreurs pour les sites de Florence et de Boulder (tous deux aux Etats Unis), ce qui entraînera la disparition d’environ 600 postes supplémentaires.
Dans le domaine du développement produits, il est prévu d’arrêter certaines activités du secteur du développement avancé ou de les transférer – surtout des Etats-Unis – vers d’autres sites du groupe ou vers des entreprises tierces, ceci afin d’accroître la productivité générale. Environ 800 postes seront concernés par ces arrêts ou transferts.
Après un examen approfondi de son portefeuille, Roche a décidé de mettre un terme à certaines activités de recherche et développement précoce, notamment à la recherche sur l’interférence ARN conduite à Kulmbach (Allemagne) ainsi qu’à Nutley et Madison (Etats-Unis). Il est également prévu de réorganiser diverses fonctions internes, de manière à libérer des fonds pour de prochaines études de phase II sur de nouvelles substances actives. Ces mesures se traduiront par environ 600 suppressions d’emplois.
Dans la division Diagnostics, la consolidation de trois sites permettra de poursuivre l’optimisation de la structure de coûts et de la collaboration entre les secteurs développement et production. Il est prévu de fermer le site de Graz (Autriche) et d’intégrer les fonctions correspondantes au secteur du diagnostic basé sur les gaz du sang à Rotkreuz (Suisse), où se trouve déjà le centre mondial de l’unité d’affaires Professional Diagnostics.
Les activités de Diabetes Care seront en grande partie concentrées à Mannheim (Allemagne), où se trouve le centre global de cette unité d’affaires. La recherche et développement des systèmes de pompes à insuline sera transférée de Burgdorf (Suisse) à Mannheim, et la production confiée avec le temps à des tiers. Une fois les mesures de transfert achevées, le site de Burgdorf sera fermé.
La production chimique et l’analytique seront transférées du site de Mannheim à celui de Penzberg (tous deux en Allemagne).
L’initiative «Operational Excellence» devrait générer dès 2011 des économies de coûts de l’ordre de 1,8 milliard de francs suisses et de 2,4 milliards de francs suisses à partir de 2012. L’essentiel de sa mise en œuvre s’étendra sur les années 2011 et 2012. Roche prévoit pour la période 2010 à 2012 des coûts de restructuration d’environ 2,7 milliards de francs suisses (dont environ 1,5 milliard de francs suisses qui auront une incidence sur les liquidités).
Des prévisions pour l’exercice 2010 confirmées
Roche a par ailleurs communiqué ses prévisions pour 2010. Il prévoit pour le groupe et la division Pharma, une progression des ventes corrigée des effets monétaires se situant dans le milieu de la plage à un chiffre (sans les ventes de Tamiflu). Quant à la division Diagnostics, sa croissance devrait être nettement supérieure à celle du marché. Roche vise en outre une progression à deux chiffres pour le bénéfice par titre rapporté aux activités de base à taux de change constants.
Source : Roche