Sanofi : des données de phase IIb de dernière heure sur l’amlitelimab présentées au Congrès de l’EADV
Sanofi vient d’annoncer que les résultats positifs d’une étude de phase IIb (STREAM-AD) ont montré que l’amlitelimab améliore significativement les signes et symptômes de la dermatite atopique modérée à sévère de l’adulte dont la maladie est inadéquatement contrôlée par des médicaments à usage topique ou auquel ces médicaments sont déconseillés.
Ces résultats détaillés ont été présentés à l’occasion d’une séance d’actualités de dernière heure du Congrès 2023 de l’Académie européenne de dermatologie et de vénérologie (EADV) qui se tient à Berlin. Le programme de phase III évaluant amlitelimab dans la dermatite atopique devrait débuter au premier semestre de 2024. Ce programme s’inscrit dans le cadre de la stratégie de Sanofi en immunologie, centrée sur l’étude de mécanismes d’action de rupture dans le but de développer des médicaments qui soient les premiers et les meilleurs de leur classe pharmacothérapeutique pour les personnes qui souffrent de maladies inflammatoires chroniques.
Dans le cadre de cette étude de doses, le traitement par amlitelimab par voie sous-cutanée a permis d’observer des améliorations statistiquement significatives du critère d’évaluation primaire, à savoir la variation en pourcentage du score EASI (Eczema Area and Severity Index ; Indice de surface et de sévérité de l’eczéma) à la semaine 16, par rapport au score à l’inclusion et comparativement au placebo, pour les quatre doses étudiées. Ce sont les patients traités par amlitelimab 250 mg toutes les quatre semaines, après une dose de charge de 500 mg, qui ont présenté la réponse numériquement la plus élevée, comparativement au placebo, soit une réduction de 61,5 % du score EASI à la semaine 16 par apport à l’inclusion (p<0,0001) et de 64,4 % à la semaine 24 (p<0,0001), contre une réduction de 29,4 % à la semaine 16 et de 27,6 % à la semaine 24 pour le placebo.
Professeur Stephan Weidinger, M.D., Ph.D., Directeur, Professeur, Directeur du Département de dermatologie et d’allergologie de l’Hôpital universitaire du Schleswig-Holstein : « Ces résultats sont porteurs d’excellentes nouvelles pour les patients atteints de dermatite atopique modéré à sévère qui restent symptomatiques et continuent de présenter un prurit et des lésions cutanées en dépit des traitements actuellement disponibles. Aux quatre doses étudiées, nous avons observé des améliorations convergentes des principaux signes et symptômes de la maladie, avec un profil de sécurité favorable. Ces données viennent également enrichir le corpus croissant de preuves qui montrent que le ciblage du ligand OX40 interrompt potentiellement plusieurs voies de la cascade inflammatoire, avec des bénéfices importants pour les patients. »
Pour toutes les doses d’amlitelimab étudiées, des améliorations cliniquement et nominalement significatives ont été observées aux semaines 16 et 24 pour tous les principaux critères d’évaluation secondaires retenus, en particulier le pourcentage de patients dont le score EASI aux semaines 16 et 24 avait diminué d’au moins 75 % par rapport à l’inclusion (EASI-75), le pourcentage de patients ayant obtenu un score IGA de 0 (peau blanchie) ou de 1 (peau presque blanchie) (IGA 0/1) et la proportion de patients dont le score NRS-prurit hebdomadaire moyen avait diminué d’au moins 4 points, par rapport au score à l’inclusion (PP-NRS ≥4), à l’exception de la dose de 250 mg (sans dose de charge) pour le score IGA 0/1 à la semaine 16 (p=0,0562).
Respectivement 22,1 % et 45,5 % des patients traités par amlitelimab 250 mg, avec dose de charge, ont obtenu un score IGA 0/1 aux semaines 16 et 24, contre respectivement 5,1 % et 11,4 % des patients traités par placebo (p<0,0022 et p<0,0001). Parmi les patients ayant reçu cette dose, respectivement 40,3 % et 54,5 % d’entre eux ont obtenu le score EASI-75 aux semaines 16 et 24, contre respectivement 11,4 % et 17,7 % des patients traités par placebo (p<0,0001 dans les deux cas).
Pour toutes les doses étudiées, aux semaines 16 et 24, le traitement par amlitelimab a permis de réduire sensiblement les concentrations de biomarqueurs présents en quantité élevée en cas de dermatite atopique, dont les concentrations d’IL-13 et de TARC dérivées des Th2, d’IL-17A et d’IL-22 dérivées des Th17/Th22, de même que les concentrations d’éosinophiles, avec des réductions importantes observées dès la semaine 4 dans le groupe 250 mg avec dose de charge.
Houman Ashrafian, M.D., Ph.D., Responsable Monde, Recherche et Développement, Sanofi : « Les données présentées au Congrès de l’EADV éclairent plus en détail le potentiel de l’amlitelimab de meilleur médicament de sa classe pharmacothérapeutique pour le traitement de la dermatite atopique. De plus, notre capacité à mettre en place un schéma posologique différencié pourrait être très utile aux patients. Nous sommes impatients de lancer le programme de développement de phase III consacré à l’amlitelimab dans l’indication dermatite atopique. Ce lancement est prévu au premier semestre de 2024 et témoigne de notre volonté de proposer un éventail diversifié de solutions pour le traitement de cette maladie chronique. »
L’amlitelimab a été bien toléré, quelles que soient les doses administrées, et aucun nouveau signal de sécurité n’a été détecté. Les taux globaux d’événements indésirables liés au traitement se sont établis à 67,4 % pour l’amlitelimab et à 60,3 % pour le placebo. Les événements indésirables les plus fréquemment observés chez les patients traités par amlitelimab comparativement au placebo ont été les suivants : rhinopharyngite (11,0 % pour l’amlitelimab, 9,0 % pour le placebo), COVID-19 (7,7 % pour l’amlitelimab, 6,4 % pour le placebo) et maux de tête (6,1 % pour l’amlitelimab, 2,6 % pour le placebo). L’aggravation des symptômes de la dermatite atopique a été plus souvent observée chez les patients traités par placebo, comparativement à ceux traités par amlitelimab (38,5 % pour le placebo, 17,1 % pour l’amlitelimab). Aucun effet indésirable tel que fièvre ou frissons, ulcères buccaux ou déséquilibres avec conjonctivite n’a été observé, quelles que soient les doses administrées.
L’amlitelimab est un anticorps monoclonal non déplétant entièrement humain qui se lie au ligand d’OX40 (OX40L), un régulateur clé du système immunitaire, et a le potentiel de devenir le premier médicament de sa classe pharmacothérapeutique pour le traitement de diverses maladies auto-immunes et inflammatoires, dont la dermatite atopique modérée à sévère et l’asthme. En ciblant OX40L, l’amlitelimab vise à restaurer l’équilibre entre les lymphocytes T pro-inflammatoires et anti-inflammatoires.
L’amlitelimab est actuellement en développement clinique et aucun organisme de réglementation n’a encore évalué ses profils de sécurité et d’efficacité.
Source : Sanofi