Sanofi : examen prioritaire de la FDA pour l’avalglucosidase alpha, un nouveau traitement potentiel de la maladie de Pompe
Sanofi a annoncé que la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis a accordé un examen prioritaire à la demande de licence de produit biologique (BLA, Biologics License Application) relative à l’avalglucosidase alpha pour le traitement enzymatique substitutif au long cours des patients atteints de la maladie de Pompe (déficit en alpha-glucosidase acide). La FDA devrait rendre sa décision le 18 mai 2021.
L’avalglucosidase alpha est un traitement enzymatique substitutif expérimental conçu pour améliorer le transport de l’enzyme alpha-glucosidase acide (GAA) vers les cellules musculaires qui, s’il est approuvé, pourrait devenir un nouveau traitement de référence pour les patients atteints de la maladie de Pompe.
En octobre, l’Agence européenne des médicaments a accepté d’examiner la demande d’autorisation de mise sur le marché (AMM) de l’avalglucosidase alpha, pour le traitement enzymatique substitutif au long cours des patients atteints de la maladie de Pompe. L’Agence des médicaments et produits de santé (Medicines and Healthcare Products Regulatory Agency) du Royaume-Uni a par ailleurs accordé la désignation de « Médicament innovant prometteur » (Promising Innovative Medicine) à l’avalglucosidase alpha.
« La maladie de Pompe se caractérise par une détérioration irréductible et invalidante des muscles, entraînant une diminution de la fonction respiratoire et de la mobilité », a précisé Karin Knobe, Responsable, Développement – Maladies rares et Maladies hématologiques rares de Sanofi. « L’avalglucosidase alpha est spécifiquement conçue pour transporter plus d’enzymes GAA dans le lysosome des cellules musculaires. Les résultats cliniques positifs des essais menés chez des patients porteurs de la forme infantile et de la forme tardive de la maladie sont à nos yeux extrêmement encourageants. »
La maladie de Pompe est maladie musculaire dégénérative rare qui peut compromettre la capacité à se mouvoir et à respirer. Elle touche environ 3 500 personnes aux États-Unis selon les estimations et peut se manifester à tout âge, pendant l’enfance comme à l’âge adultei.
La demande de licence repose sur les données positives de deux essais cliniques :
. L’essai pivot de phase III COMET, en double aveugle, contrôlé par comparateur, qui a évalué les profils de sécurité et d’efficacité de l’avalglucosidase alpha comparativement à l’alglucosidase alpha (le traitement de référence) chez des patients présentant une forme tardive de la maladie de Pompe. Les résultats de cet essai ont été présentés dans le cadre d’une session scientifique virtuelle organisée par Sanofi en juin 2020, ainsi qu’en octobre 2020 aux congrès de la World Muscle Society et de l’American Association of Neuromuscular and Electrodiagnostic Medicine.
. L’essai de phase II mini-COMET, qui a évalué la sécurité et l’efficacité exploratoire de l’avalglucosidase alpha chez des patients porteurs de la forme infantile de la maladie de Pompe traités antérieurement par alglucosidase alpha. Les résultats de cet essai ont été présentés au WORLDSymposium en février 2020.
Transporter l’enzyme GAA pour éliminer le glycogène
La maladie de Pompe est une maladie génétique causée par l’absence ou le fonctionnement anormal de l’enzyme lysosomale alpha-glucosidase acide (GAA), ce qui entraîne l’accumulation de sucres complexes (glycogène) dans les cellules musculaires de l’organisme. L’accumulation de glycogène provoque des dommages irréversibles aux muscles, en particulier aux muscles respiratoires, comme le diaphragme qui soutient les poumons, et à d’autres muscles du squelette intervenant dans la mobilité.
Pour réduire l’accumulation de glycogène caractéristique de la maladie de Pompe, il faut transporter l’enzyme GAA manquante dans le lysosome des cellules musculaires. Les recherches menées par Sanofi se sont concentrées sur l’amélioration du transport de la GAA dans le lysosome des cellules musculaires en ciblant le récepteur du mannose–6–phosphate (M6P), qui joue un rôle clé dans le transport de la GAA.
L’avalglucosidase alpha contient environ 15 fois plus de M6P que l’alglucosidase alpha et a pour but d’améliorer la capture de l’enzyme par les cellules et l’élimination du glycogène dans les tissus ciblesii. La pertinence clinique de cette différence n’a pas encore été confirmée.
L’avalglucosidase alpha fait actuellement l’objet d’études cliniques et aucun organisme de réglementation n’a encore évalué ses profils de sécurité et d’efficacité.
Source : Sanofi