Sanofi Pasteur : résultats encourageants de Phase II du candidat vaccin Clostridium difficile
Sanofi Pasteur, la division vaccins de Sanofi, présente les résultats de l’essai de Phase II (H-030-012) d’un candidat vaccin contre l’infection à Clostridium difficile (C. difficile), à l’occasion du 24ème Congrès européen de microbiologie clinique et des maladies infectieuses (ECCMID – European Congress of Clinical Microbiology and Infectious Diseases).
L’essai de Phase II a atteint son objectif principal : les réactions ont été en général bénignes et de courte durée et le vaccin candidat a induit une réponse immunitaire contre les toxines A et B de C. difficile. Ces toxines sont en grande partie responsables des manifestations de l’infection à Clostridium difficile (ICD), à savoir une inflammation de l’intestin et des diarrhées potentiellement mortelles.
Les résultats de l’essai de Phase II ont permis de sélectionner, pour l’évaluation de l’efficacité dans le cadre du programme international Cdiffense, le vaccin à dose élevée avec adjuvant, administré aux jours 0, 7 et 30. Cet essai de Phase III, actuellement en cours, a débuté en août 2013 et devrait impliquer jusqu’à 200 sites répartis dans 17 pays.
« L’infection à C. difficile menace les nombreuses personnes qui ont fréquemment recours aux antibiotiques, ainsi que les patients âgés hospitalisés ou résidant dans des institutions de soins de longue durée, a déclaré le Docteur Jamshid Saleh qui, après avoir participé à l’essai de Phase II, est actuellement le principal investigateur de l’essai de Phase III au Centre de recherche clinique de Californie du nord, à Redding (Etats-Unis). Ce serait formidable de pouvoir offrir aux patients un moyen de prévenir cette maladie contagieuse et invalidante, plutôt que de simplement la traiter une fois qu’elle est là. »
L’étude de Phase II était une étude randomisée, multicentrique, comportant deux étapes. La première, menée sur 455 volontaires, était une étude contrôlée contre placebo, en double aveugle, conçue pour sélectionner la formule et la posologie du vaccin. La seconde, portant sur 206 volontaires supplémentaires, avait pour but de comparer la formule et la posologie choisies lors de la première étape avec deux autres schémas posologiques. Les volontaires participant à cette étude étaient des adultes âgés de 40 à 75 ans, à risque d’ICD en raison d’une hospitalisation programmée ou d’un séjour de longue durée dans un centre de soins.
« Au cours de cet essai, nous avons constaté une augmentation significative de la production d’anticorps contre les toxines de C. difficile, dans tous les schémas posologiques et quel que soit l’âge des volontaires, a précisé Guy De Bruyn, docteur en médecine et diplômé en santé publique, Directeur du Développement clinique chez Sanofi Pasteur, lors de la présentation des données de l’étude à la Société américaine de microbiologie (ASM – American Society for Microbiology). Ces résultats fournissent une base solide pour le développement d’un vaccin permettant de prévenir l’apparition d’une première infection à C. difficile. »
Pour la première étape de l’essai, les volontaires ont été répartis par randomisation en cinq groupes : vaccin à dose élevée ou à faible dose, avec ou sans adjuvant, et placebo. Chaque vaccin a été administré aux jours 0, 7 et 30. Les réponses immunitaires ont été mesurées selon deux techniques : la méthode immuno-enzymatique ELISA, qui permet de doser les concentrations en immunoglobuline G (IgG) anti-toxine A et B, et le test fonctionnel de neutralisation, qui mesure la capacité à neutraliser les toxines A et B. Un score composite, fondé sur les résultats des tests ELISA, a permis de montrer que le vaccin à dose élevée avec adjuvant (Groupe 3) induisait la meilleure réponse sur une période de 60 jours. Les résultats des tests ELISA ont montré également que la réponse en anticorps détectables contre les deux toxines, A et B, était multipliée par quatre.
Le vaccin à dose élevée avec adjuvant a alors été choisi pour passer à la deuxième étape de l’essai, qui a consisté à comparer trois schémas d’administration : aux jours 0, 7 et 30 (Groupe 3, N=101) ; aux jours 0, 7 et 180 (Groupe 6, N=103), et aux jours 0, 30 et 180 (Groupe 7, N=103). L’analyse a été conduite aux jours 0, 7, 14, 30, 60, 180 et 210.
Les tests ELISA et les tests de neutralisation ont montré une augmentation des réponses immunitaires dans tous les groupes de sujets vaccinés et avec chacune des différentes doses. Globalement, le Groupe 3 a montré le meilleur profil immunitaire sur les périodes de 30, 60 et 180 jours, en particulier chez les volontaires âgés de 65 à 75 ans.
Le profil de sécurité de chacune des différentes doses de vaccin a été jugé acceptable tout au long de l’étude de Phase II. Les réactions indésirables, surveillées jusqu’au jour 210, étaient généralement de Grade 1 (réactions bénignes) et de courte durée ; elles n’ont entraîné aucune interruption de l’étude, et n’ont pas été considérées comme cliniquement significatives.
« Le candidat vaccin de Sanofi Pasteur stimule le système immunitaire contre les toxines de C. difficile, ce qui permet par la suite, en cas d’exposition, de prévenir la survenue d’une ICD, a expliqué le Dr Saleh. Ce vaccin, de même que les autres vaccins à base d’anatoxine – contre le tétanos, la diphtérie ou la coqueluche – cible les toxines responsables des symptômes de l’infection et pourrait représenter une mesure de santé publique importante pour protéger contre les infections à C.difficile. »
Les résultats de l’étude de Phase II seront également présentés lors de la 114ème réunion de l’ASM qui aura lieu cette semaine à Boston (Etats-Unis).
Source : Sanofi