Sanofi présente sa stratégie de R&D
Le groupe Sanofi a organisé le 13 décembre une réunion d’analystes pour présenter sa stratégie de R&D, son portefeuille de produits en développement et les étapes que celui-ci devrait franchir en 2018. L’entreprise a présenté également les progrès accomplis pour « Continuer à innover», l’un des principaux axes de sa feuille de route 2020, et pour bâtir un portefeuille de produits différenciés répondant à des besoins non satisfaits.
Le portefeuille de Sanofi se compose de 71 projets de R&D représentant 37 nouvelles entités moléculaires et vaccins innovants. Au moins 10 études pivots de phase 3 devraient être lancées au cours des 12 prochains mois afin d’évaluer de nouveaux traitements dans les indications suivantes :
. la bronchopneumopathie chronique obstructive et l’oesophagite à éosinophiles (dupilumab[1]) ;
. la polykystose rénale autosomique dominante (PKD), une maladie rénale rare (venglustat) ;
. le diabète de type 2 (efpéglénatide, un agoniste des récepteurs GLP-1 en une prise hebdomadaire) ;
. l’obésité (un agoniste double des récepteurs GLP-1/GCG) ;
. la sclérose en plaques progressive primaire (alemtuzumab); et le cancer bronchique non à petites cellules (cemiplimab, traitement de première ligne).
Au cours des 12 prochains mois, l’entreprise devrait déposer plusieurs dossiers réglementaires, dont deux pour des médicaments anticancéreux expérimentaux (cemiplimab et isatuximab), un pour un nouveau traitement du diabète de type 1 (sotagliflozine), et un pour un traitement potentiel de l’asthme persistant non contrôlé (dupilumab).
« Notre ambition est de continuer à innover en recherche et en développement et nous avons accompli à ce titre des progrès substantiels avec le développement de plateformes technologiques de pointe et la démonstration de la preuve de concept de multiples projets à fort potentiel dans le cadre d’essais cliniques au stade avancé. Il ne fait aucun doute à nos yeux que ce portefeuille soutiendra la croissance à long terme de Sanofi », a déclaré le docteur Olivier Brandicourt, Directeur Général de Sanofi.
Principal axe de la Feuille de route 2002, le nouveau modèle de R&D de Sanofi repose sur trois transformations stratégiques afin de passer :
. des petites molécules aux agents biologiques ;
. des molécules à cible unique aux molécules multi-cibles ; et d’actifs sous licence à des actifs en propriété exclusive.
L’entreprise a adapté en continu son modèle de R&D ces dernières années pour renforcer son efficacité et son excellence en matière de développement, ce qui a eu pour effet de considérablement améliorer la productivité de son portefeuille. Depuis 2016, dans l’optique des trois réorientations majeures indiquées ci-dessus, Sanofi met de plus en plus l’accent sur le développement de ses propres plateformes technologiques, en particulier dans le domaine des anticorps multi-spécifiques (bi- et tri-spécifiques), des agents ARNsi, des peptides présentant une triple activité d’agonistes, des agonistes doubles et triples et des conjugués PRR-anticorps. L’entreprise a également tiré parti du savoir-faire d’experts externes à Sanofi, notamment dans le domaine des associations d’ARNm et des Nanobodies®.
« Notre objectif est de développer des approches thérapeutiques ciblant plusieurs voies biologiques et ayant le potentiel de s’attaquer à plus d’une maladie à la fois ou de traiter une seule maladie mais avec un meilleur profil bénéfice-risque », a expliqué le docteur Elias Zerhouni, Président Monde de la R&D de Sanofi. « 2018 sera une année importante car notre portefeuille de produits en phase de développement avancé devrait franchir plusieurs étapes grâce aux principes de hiérarchisation que nous avons systématiquement appliqués à nos programmes de recherche en phase précoce. »
Bâtir des positions concurrentielles en Médecine de spécialités
Immunologie
Sanofi renforce son portefeuille Médecine de spécialités. Sa franchise Immunologie, qui affiche une croissance rapide, a réalisé plusieurs lancements cette année. Le dupilumab, développé en collaboration avec Regeneron, présente un potentiel prometteur dans de multiples indications. Les résultats d’essais de phase 3 menés dans le traitement de l’asthme persistant non contrôlé ont récemment démontré un potentiel clinique important dans cette classe thérapeutique. La soumission du dossier d’enregistrement de cette importante indication devrait avoir lieu avant la fin de 2017. Le développement clinique de cet agent dans le traitement de la polypose nasale, de l’oesophagite à éosinophiles et des allergies alimentaires suit son cours, de même que chez l’enfant dans la plupart de ces indications. Le développement de phase 3 du dupilumab est également prévu dans le traitement de la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO). En collaboration avec Regeneron, Sanofi prévoit aussi de faire passer en phase 2 le développement du SAR440340, un anticorps anti-IL-33 présentant un potentiel immunomodulateur à large spectre, dans le traitement de la dermatite atopique, de l’asthme et de la BPCO en 2018, seul ou en association avec le dupilumab.
Oncologie
Sanofi s’engage à rebâtir son positionnement en oncologie et a accompli, à ce titre, des progrès substantiels au cours des deux dernières années. Cette stratégie commence à porter fruit et l’entreprise prévoit de lancer 14 nouvelles études de preuve de concept, quatre études potentielles de phase 2, six études de phase 1, et de soumettre trois demandes de licence de produit biologique (BLA)/demandes d’autorisation de mise sur le marché (AMM) en 2018. Le cemiplimab est un inhibiteur de point de contrôle PD-1 expérimental, pierre angulaire de la stratégie de l’entreprise en immuno-oncologie avec son partenaire Regeneron. Il est étudié dans le traitement du carcinome épidermoïde cutané et la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis lui a accordé la désignation de « Découverte capitale » (Breakthrough Therapy) ; la soumission de son dossier devrait intervenir au premier trimestre de 2018. Le programme de développement recèle également d’importantes opportunités en immuno-oncologie, dont certaines inédites, en particulier dans le traitement du carcinome basocellulaire, du cancer du col de l’utérus et du cancer des poumons (traitement de première ligne).
L’isatuximab, un anticorps monoclonal anti-CD38 expérimental, devrait faire l’objet d’une première soumission réglementaire en 2018 dans le traitement du myélome multiple récidivant ou réfractaire. Outre le myélome multiple et compte tenu de l’émergence de données indiquant que l’inhibition du CD38 pourrait inverser la résistance à l’inhibiteur de point de contrôle PD-L1, l’isatuximab sera aussi étudié en association avec le cemiplimab ou d’autres agents d’immuno-oncologie. Enfin, Sanofi présentera ses programmes de recherche précoce sur son dérégulateur du récepteur des oestrogènes ou SERD, ainsi que son programme consacré au TGF-bêta pour vaincre la résistance au inhibiteurs PD-1.
Sclérose en plaques
Dans la sclérose en plaques (SEP), Sanofi prévoit de capitaliser sur le profil clinique à long terme bien établi de Lemtrada® (alemtuzumab) et de lui consacrer en 2018 une étude de phase 3 dans le traitement de la sclérose en plaques progressive primaire. Conformément à sa rigoureuse méthode de hiérarchisation, Sanofi ne développera plus en priorité le GLD-52 dans cette indication au profit de l’alemtuzumab. De plus, en collaboration avec Principia, Sanofi entend développer un nouvel inhibiteur de la tyrosine kinase de Bruton (BTK) qui, du fait de sa capacité à franchir la barrière hémato-encéphalique, peut accéder au cerveau et à la moelle épinière et agir sur la signalisation des cellules immunitaires et cérébrales. Il est actuellement étudié dans le traitement de la SEP mais présente des applications potentielles dans d’autres maladies du système nerveux central[2].
Maintenir une position de leader dans les maladies rares, le diabète, les maladies cardiovasculaire et les vaccins
Maladies rares
Le portefeuille de Sanofi dans les Maladies Rares est bien structuré afin de maintenir l’innovation et de développer des traitements pour les maladies de surcharge lysosomale, tout en se développant stratégiquement dans les maladies apparentées. Les programmes de développement clinique incluent le venglustat, un inhibiteur par voie orale de la glucosylcéramide synthase pour le traitement de la maladie de Fabry, la maladie de Gaucher de type 3, la maladie de Parkinson exprimant la mutation GBA et la polykystose rénale autosomique dominante. Les programmes pivots/au stade avancé englobent l’olipudase, premier entrant de la classe des enzymothérapies substitutives pour le traitement des manifestations non-neurologiques du déficit en sphingomyélinase acide, et l’avalglucosidase alfa, une enzymothérapie substitutive innovante pour le traitement de la maladie de Pompe. Enfin, grâce à une collaboration stratégique avec Alnylam, Sanofi développe le patisiran pour le traitement de la polyneuropathie amyloïde familiale à la transthyrétine, de même que le fitusiran pour les hémophilies A et B, avec ou sans inhibiteurs.
Diabète et Cardiovasculaire
Sanofi s’engage à maintenir sa position de leader dans le diabète et à l’étendre au traitement de ses comorbidités. Son portefeuille Diabète au stade avancé comprend la sotagliflozine, un inhibiteur expérimental du cotransporteur sodium-glucose de type 1 et de type 2 (SGLT-1/2), développé en collaboration avec Lexicon, et l’efpéglénatide, un agoniste des récepteurs GLP-1 en une prise hebdomadaire, développé en collaboration avec Hanmi. Tous deux présentent des avantages potentiels uniques pour les patients. Sanofi tire également parti de sa plateforme d’incrétines innovantes pour développer des agents novateurs contre le diabète, l’obésité et la stéatose hépatique non-alcoolique (NASH). Son principal candidat est un agoniste double des récepteurs GLP-1/GCG par voie orale qui s’est montré hautement performant en matière de perte de poids dans le cadre d’études cliniques et qui devrait entrer en phase 3 dans l’obésité en 2018. Une étude de phase 2 dans la stéatose hépatique non-alcoolique devrait également débuter en 2018.
Dans les maladies cardiovasculaires, Sanofi poursuit sa collaboration avec Myokardia afin de développer des solutions thérapeutiques pour les formes génétiques de cardiomyopathie. Son principal candidat dans ce domaine est le mavacamten, un modulateur de la myosine cardiaque par voie orale, entré en phase 2 dans le traitement de la cardiopathie hypertrophique, et qui devrait faire l’objet d’une étude de phase 2b/3 à visée d’enregistrement en 2018.
Vaccins
Six grands projets de vaccins sont actuellement en développement dans des domaines thérapeutiques prioritaires comme la grippe, la méningite et le virus syncytial respiratoire (VSR). Le VSR est la principale cause de mortalité virale chez l’enfant ; un vaccin contre ce virus représente une nouvelle catégorie potentielle pour Sanofi. L’entreprise étudie une approche complémentaire dans ce domaine, l’une avec un anticorps monoclonal en phase 2, en collaboration avec MedImmune, et l’autre, avec un vaccin en phase 1.
Source : Sanofi