Sanofi : Tolebrutinib satisfait au critère d’évaluation primaire de l’étude de phase III HERCULES
Sanofi a annoncé que les résultats positifs de l’étude de phase III HERCULES montrent que le tolebrutinib, l’inhibiteur de la BTK à pénétration cérébrale par voie orale, a satisfait au critère d’évaluation primaire et allongé le délai avant progression confirmée du handicap, comparativement à un placebo, chez des personnes présentant une sclérose en plaques secondairement progressive (SEP-SP) non active.
Dans le cadre de l’étude HERCULES, la SEP-SP non active était définie à l’inclusion par un diagnostic de SEP-SP avec un score EDSS (Expanded Disability Status Scale ou échelle de cotation du handicap) compris entre 3.0 and 6.5, l’absence de poussées cliniques au cours des 24 mois précédant l’inclusion et des preuves documentées de l’accumulation du handicap au cours des 12 mois antérieurs. L’analyse préliminaire des données relatives à la tolérance hépatique a été cohérente avec celle des études antérieures consacrées au tolebrutinib.
Les études de phase III GEMINI 1 et 2 phase III ayant évalué le tolebrutinib n’ont pas satisfait à leur critère d’évaluation primaire correspondant à la diminution du taux de poussées annualisé, comparativement au tériflunomide, chez des personnes présentant des formes récurrentes-rémittentes de sclérose en plaques (SEP-RR). L’analyse de six mois de données groupées relatives aux principaux critères d’évaluation secondaires a permis de confirmer l’allongement considérable du délai avant progression du handicap, ce qui conforte les données relatives à la progression confirmée du handicap obtenues dans le cadre de l’étude HERCULES.
Dr Houman Ashrafian, Ph.D., Responsable, Recherche et Développement, Sanofi : « Le tolebrutinib représente une avancée sans précédent et la première option thérapeutique potentielle de sa catégorie ayant permis d’obtenir un bénéfice cliniquement significatif en termes d’accumulation du handicap. Remédier à la progression du handicap, qui est réputée résulter d’une neuro-inflammation latente, demeure aujourd’hui le besoin médical non pourvu le plus important des personnes atteintes de sclérose en plaques secondairement progressive non active. »
L’étude de phase III PERSEUS évaluant l’efficacité avec laquelle le tolebrutinib permet de ralentir la progression confirmée du handicap, chez des patients atteints de sclérose en plaques primaire progressive, se poursuit et ses résultats sont attendus en 2025.
Les résultats des études HERCULES et GEMINI 1 et 2 seront présentés au prochain congrès du Comité européen pour le traitement et la recherche sur la sclérose en plaques (ECTRIMS, European Committee for Treatment and Research in Multiple Sclerosis) qui se tiendra le 20 septembre 2024 à Copenhague au Danemark. Le tolebrutinib est actuellement en développement clinique et aucun organisme de réglementation n’a encore évalué ses profils de sécurité et d’efficacité.
La sclérose en plaques est une maladie neurodégénérative chronique, d’origine auto-immune, qui entraîne l’accumulation de handicaps irréversibles au fil du temps. Les handicaps physiques et cognitifs provoquent une détérioration graduelle de l’état de santé et de la qualité de vie qui se répercute sur la prise en charge des patients et leur espérance de vie.
L’accumulation du handicap demeure un besoin thérapeutique non pourvu important pour les personnes atteintes de SEP. Pour l’heure, l’objectif principal des traitements actuels est d’agir sur les lymphocytes B et T périphériques, au détriment de l’immunité innée, réputée contribuer à l’accumulation du handicap. Les traitements actuels contre la SEP, qu’ils soient approuvés ou expérimentaux, ciblent principalement le système immunitaire adaptatif et/ou n’agissent pas directement sur le système nerveux central en vue d’obtenir un bénéfice clinique.
La SEP-RR est caractérisée par des épisodes d’apparition de nouveaux signes ou symptômes ou d’aggravation des signes ou symptômes existants (ou poussées), suivis par des périodes de rétablissement partiel ou complet. La SEP-SP non active concerne les personnes chez qui les poussées confirmées ont totalement disparu pour faire place à une progression graduelle du handicap se traduisant par différents symptômes comme de la fatigue, des troubles cognitifs, des troubles de la marche ou de l’équilibre, des troubles intestinaux et/ou urinaires et un dysfonctionnement sexuel.
Le tolebrutinib pourrait remédier aux mécanismes sous-jacents de l’accumulation du handicap dans la SEP grâce à son mécanisme d’action qui module à la fois les lymphocytes B et l’activation des cellules de la microglie dans le système nerveux central qui interviennent dans la neuro-inflammation latente présente dans le cerveau et la moelle épinière.
Source : Sanofi