Servier : une nouvelle molécule prometteuse pour traiter plusieurs types de cancers
Des chercheurs du Walter and Eliza Hall Institute à Melbourne et de Servier ont montré qu’une nouvelle molécule, découverte conjointement par le laboratoire pharmaceutique français et la société britannique Vernalis, bloque une protéine essentielle à la survie des cellules tumorales de près d’un quart des cancers. Les résultats de ces recherches sont publiés dans la revue Nature.
« Ces travaux offrent un nouveau moyen d’induire la mort des cellules cancéreuses et sont prometteurs pour le traitement des hémopathies malignes telles que les leucémies myéloïdes aigües, les lymphomes et les myélomes multiples, ainsi que des tumeurs solides telles que les mélanomes et les cancers du poumon et du sein », indique le laboratoire dans un communiqué.
La molécule Servier – S63845 – cible une protéine de la famille BCL2, appelée MCL1, qui joue un rôle essentiel dans la survie de ces cellules cancéreuses. Le Professeur Guillaume Lessene, qui a dirigé l’équipe de recherche du Walter and Eliza Hall Institute à Melbourne (Australie), a souligné que ces travaux fournissent les premières preuves précliniques de l’efficacité de l’inhibition de la protéine MCL1 contre plusieurs types de cancers.
« MCL1 joue un rôle important dans de nombreux cancers car cette protéine permet aux cellules cancéreuses de survivre en échappant au processus de mort cellulaire programmée, normalement en charge de l’élimination de ces cellules », a précisé le Pr Lessene. « Des études approfondies sur différents modèles de cancer ont montré que S63845 agit efficacement sur les cellules cancéreuses qui dépendent de MCL1 pour leur survie ».
L’équipe du Pr Lessene a travaillé avec le Pr Andrew Wei, hématologue, le Dr Donia Moujalled de l’Alfred Hospital et des scientifiques de Servier pour démontrer que non seulement la molécule S63845 est efficace contre plusieurs types de cancers, mais qu’elle peut également être administrée à des doses qui sont bien tolérées par les cellules saines.
Le Dr Olivier Geneste, directeur de la recherche en oncologie chez Servier, a expliqué que : « Ces travaux de recherche et l’identification de candidats médicaments confirment l’intérêt de MCL1 comme cible thérapeutique dans les cancers. Le composé S63845 a été découvert en collaboration avec l’équipe de biologie structurale de Vernalis. Dans le cadre de la collaboration en cours entre Servier et Novartis sur cette famille de cibles, le développement clinique d’un inhibiteur de MCL1 devrait être lancé prochainement ».
Le Pr Lessene a expliqué que ces travaux de recherche apportent des preuves supplémentaires de l’utilité d’une nouvelle classe de médicaments anticancéreux appelés BH3 mimétiques. « Les BH3 mimétiques inhibent un groupe de protéines identifiées comme les protéines de survie BCL-2. MCL1 appartient à cette famille de protéines et le fait de l’inhiber active le processus de mort cellulaire programmée. Les chercheurs du Walter and Eliza Hall Institute ont révélé le rôle de BCL-2 dans les cancers il y a plus de 28 ans, et le rôle essentiel de MCL1 dans la survie des cellules malignes il y a 4 ans », rappelle-t-il.
Ces recherches ont été soutenues par une collaboration de recherche avec Servier et ont bénéficié de financements du National Health and Medical Research Council of Australia, de la Leukemia and Lymphoma Society (US), du Cancer Council Victoria, du Kay Kendall Leukemia Fund, de la Victorian Cancer Agency, de l’Australian Cancer Research Foundation, du Victorian Government Operational Infrastructure Scheme et du patrimoine légué par Anthony Redstone.
Le Walter and Eliza Hall Institute est le centre de recherche du Victorian Comprehensive Cancer Centre, une alliance des principaux hôpitaux et centres de recherche de l’État de Victoria engagés dans la lutte contre les cancers.
Source : Servier