Stress au travail: un risque d’infarctus de 23% plus élevé
Des chercheurs français et européens (*) viennent de confirmer, par une analyse à grande échelle sur près de 200 000 individus en Europe, l’association entre le stress au travail et la survenue d’accidents cardiovasculaires. Les personnes exposées au stress auraient un risque de 23% plus élevé que celles qui n’y sont pas exposées de faire un infarctus. Les résultats sont publiés dans The Lancet le 14 septembre 2012.
En harmonisant les données, « les résultats obtenus à partir des 13 cohortes européennes, révèlent que les individus exposés au stress au travail ont un risque de 23% plus élevé que ceux qui n’y sont pas exposés de faire un infarctus » explique Marcel Goldberg, chercheur à l’Inserm et professeur à l’Université de Versailles Saint Quentin. Quand on prend en compte des modes de vie, l’âge, le sexe, le statut socioéconomique et la répartition géographique des participants, les résultats sont pratiquement inchangés.
Si l’on étudie la population globale (stressée et non stressée), les chercheurs considèrent que le stress au travail est associé à une augmentation du risque relativement modeste de faire un infarctus, mais qui n’est pas négligeable : « Dans notre étude, 3.4% des infarctus recensés parmi les 200 000 individus sont attribuables au stress au travail. Sur les 100 à 120 000 infarctus survenant en France chaque année, cela correspondrait tout de même à environ 3 400 à 4 000 accidents imputables à ce facteur de risque », souligne Marcel Goldberg.
L’équipe de recherche européenne suggère de renforcer la prévention du stress au travail pour réduire ce risque existant. De telles mesures préventives pourraient avoir également un impact positif sur d’autres facteurs de risque, tels que le tabac et l’alcool dont la consommation est partiellement liée au stress selon des études récentes réalisées par ce même consortium.
* Des chercheurs français de l’Inserm et de l’université Versailles Saint Quentin participent à un grand consortium européen appelé IPD-WORK Consortium, regroupant treize cohortes en population en Europe.
Source : Inserm – The Lancet, 14 septembre 2012