Transgene présente une nouvelle génération de virus oncolytique ayant une plus grande capacité cytotoxique
Transgene, la société strasbourgeoise qui développe des produits d’immunothérapie ciblée contre les cancers et les maladies infectieuses, a présenté une approche originale visant à augmenter l’activité cytotoxique des virus oncolytiques au 10ème congrès international des thérapies issues de virus oncolytiques réplicatifs qui s’est tenu à Vancouver, Canada, du 1er au 4 octobre 2016.
Cette approche repose sur l’utilisation d’intracorps (ou anticorps intracellulaires), des fragments d’anticorps monoclonaux recombinants, conçus pour agir à l’intérieur de la cellule et pour contourner un mécanisme observé chez certaines lignées de cellules tumorales résistantes, empêchant la cytolyse induite par le virus.
Johann Foloppe, PhD, Senior Scientist au sein de l’équipe de recherche sur les virus oncolytiques de Transgene, explique : « En dépit des récents progrès en matière de virothérapie oncolytique, il est nécessaire de concevoir de nouveaux virus capables de surmonter la résistance de certaines cellules cancéreuses face à la cytolyse. Nous avons identifié des cibles importantes qui régulent l’activité cytolytique et avons mis au point une nouvelle approche pour inhiber ces cibles à l’intérieur de la cellule. Nous pensons que cette approche nous permettra de générer la prochaine génération de vecteurs viraux, pouvant lyser de façon plus sélective et plus efficace les cellules tumorales. »
Les recherches ont porté sur un candidat virus oncolytique issu de la lignée Copenhague du vaccinia virus (VACV), présentant la double délétion des gènes TK et RR pour permettre sa sélectivité tumorale.
Dans le poster, les scientifiques de Transgene et les institutions académiques partenaires ont mis en évidence le potentiel d’une nouvelle approche dans la conception d’un virus oncolytique. Les recherches ont permis d’identifier 16 « cibles », impliquées dans le phénomène de résistance, qui sont produites au sein de la cellule tumorale en réponse à l’infection par le VACV. Les recherches ont aussi montré la capacité du virus d’exprimer un anticorps monoclonal appelé intracorps dans la cellule tumorale, ayant la faculté de neutraliser spécifiquement l’une de ces cibles en se liant à cette dernière et en la transportant dans le noyau de la cellule où elle ne peut être active. Cette « relocalisation » a pour but de mimer les interférences par siRNA (ARN inhibiteurs). Les recherches ont porté sur des lignées cellulaires peu prédisposées à la cytolyse induite par les VACV. Ces résultats prometteurs élargissent le spectre des indications thérapeutiques envisageables.
Transgene envisage de concevoir une nouvelle génération de traitements reposant sur des virus oncolytiques, capables de procéder à la relocalisation de protéines de cellules tumorales par le biais d’anticorps intracellulaires, dans le but d’augmenter la destruction des tumeurs.
« Les résultats originaux qui ont été présentés à ce congrès international démontrent le potentiel de la plateforme de vaccinia virus pour l’expression d’intracorps. Avec cette approche innovante, nous ouvrons de nouvelles perspectives en matière de virus oncolytiques armés. Je suis confiant dans les capacités de recherche de Transgene et dans le fait qu’elles contribuent à nous positionner comme un des leaders mondiaux du développement des nouvelles virothérapies oncolytiques. », ajoute Eric Quéméneur, Directeur Scientifique de Transgene.
Actuellement au stade clinique de Phase 3, Pexa-Vec est la virothérapie oncolytique de Transgene dont le développement est le plus avancé. L’essai clinique de Phase 3 en cours évalue le potentiel de ce traitement innovant pour des patients atteints de carcinome hépatocellulaire avancé (HCC – cancer primitif du foie). Cet essai est conduit par le partenaire de Transgene, SillaJen, Inc. Transgene prépare d’autres essais cliniques de Pexa-Vec en combinaison avec des inhibiteurs de points de contrôle immunitaire (ICI) chez des patients présentant des tumeurs solides.
Autre traitement en développement, TG6002 est un virus oncolytique de deuxième génération. TG6002 devrait faire l’objet d’un essai clinique de Phase 1 démarrant au 1er semestre 2017 chez des patients atteints de glioblastome. Il sera conduit à l’AP-HP avec le soutien de l’InCa ; son investigateur principal est le Pr Delattre. TG6002 est issu de la lignée Copenhague du vaccinia virus (VACV), présentant une double délétion des gènes TK et RR afin d’empêcher qu’il ne se réplique dans les cellules saines. TG6002 a aussi été conçu pour exprimer le gène FCU1 qui permet une utilisation en combinaison avec du 5-FC pour produire localement du 5-FU, une chimiothérapie couramment utilisée.
Le poster est disponible en cliquant sur ce lien.
Source : Transgene