Vaccins anti-HPV : pas d’augmentation du risque de maladies auto-immunes
Selon les résultats d’une étude menée sur 2,2 millions de jeunes filles par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et l’Assurance Maladie, la vaccination contre les infections à papillomavirus humains (HPV) par Gardasil ou Cervarix n’entraînerait pas d’augmentation du risque global de survenue de maladies auto-immunes.
Deux vaccins contre les papillomavirus humains sont commercialisés en France : Gardasil qui protège contre les HPV de types 6, 11, 16 et 18 et Cervarix qui protège contre les HPV de types 16 et 18.Ces vaccins sont recommandés par le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) chez les jeunes filles entre les âges de 11 et 14 ans avec un rattrapage limité jusqu’à 19 ans révolus.
L’étude a porté sur les jeunes filles affiliées au Régime Général de la Sécurité Sociale âgées de 13 à 16 ans révolus entre janvier 2008 et décembre 2012, soit plus de 2,2 millions parmi lesquelles environ 840 000 avaient été vaccinées contre les infections à HPV (par Gardasil ou Cervarix) et 1,4 million n’avaient pas été vaccinées.
Les analyses ont comparé la fréquence de survenue de maladies auto-immunes entre les jeunes filles vaccinées et celles qui ne l’avaient pas été , en s’intéressant à 14 types de pathologies.
« Les résultats de l’étude sont rassurants et en cohérence avec ceux de la littérature internationale : l’exposition à la vaccination contre les infections à HPV n’est pas associée à la survenue des 14 pathologies d’intérêt prises dans leur ensemble, ni à celle de 12 de ces maladies auto-immunes étudiées séparément. », indiquent l’ANSM et la Cnamts dans un point d’information.
« Une association statistiquement significative entre l’exposition aux vaccins contre les infections à HPV et deux des pathologies étudiées, les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin et le syndrome de Guillain-Barré , a néanmoins été retrouvée. », poursuit l’agence.
« Compte tenu de la faiblesse du risque de maladies inflammatoires chroniques de l’intestin, les responsables de l’étude et le Comité scientifique estiment que la très faible association statistique mise en évidence ne permet pas de conclure à un sur-risque pour cette pathologie. De plus, la littérature ne suggère pas que la vaccination (de manière générale) soit un facteur de risque maladies inflammatoires chroniques de l’intestin. », indique l’ANSM.
« Une augmentation du risque de syndrome de Guillain-Barré après vaccination contre les infections à HPV apparaît toutefois probable. », note-t-elle. Ce syndrome est déjà identifié dans l’autorisation de mise sur le marché (AMM) du produit. De surcroît, ses conséquences sont limitées (1 à 2 cas pour 100 000 filles vaccinées) compte tenu de la rareté de la maladie, les deux institutions estiment que les résultats de cette étude ne remettent pas en cause la balance bénéfice-risque pour les vaccins concernés.
Au total, les résultats de l’étude menée conjointement par la Cnamts et l’ANSM auprès d’une cohorte populationnelle de grande ampleur se révèlent rassurants quant au risque de survenue de maladies auto-immunes associé à la vaccination anti-HPV. « Les bénéfices attendus de cette vaccination en termes de santé publique restent bien plus importants que les risques auxquels elle peut exposer les jeunes filles », estiment ainsi l’ANSM et la Cnamts .
La vaccination contre les infections à papillomavirus humains (HPV) vise à protéger contre les maladies provoquées par ces virus. Ces derniers peuvent être à l’origine de lésions précancéreuses de l’appareil génital féminin (col de l’utérus, vulve et vagin), de lésions précancéreuses de l’anus, de verrues génitales, de cancer du col de l’utérus et de cancer de l’anus.
Source : ANSM / Cnamts